Isoler sous sa toiture revient simplement à isoler ses combles aménagés ou non. Ce n’est pas une tâche bien compliquée : elle consiste globalement à mettre tout le long de la toiture un matériau isolant (on privilégie les isolants naturels) afin de limiter les déperditions de chaleur.
En général, les particuliers qui aiment le bricolage s’en chargent eux-mêmes, mais si la toiture est difficile d’accès, il vaut mieux faire appel à un professionnel qui prendra en moyenne 50 euros le mètre carré TTC.
Avant d’isoler sous sa toiture : s’assurer que sa toiture et sa charpente sont en bon état
Il est fondamental de vérifier l’état de sa toiture avant de l’isoler, car il devient impossible de le faire après la pose de l’isolant. 2 points importants sont à contrôler : l’état général de la toiture et celui de la charpente qui la soutient.
Vérifier l’état général de sa toiture
La toiture du logement doit être parfaitement étanche et sans fissures. Si des lézardes ou des trous apparaissent, ceux-ci doivent être réparés ou comblés en priorité. Les tuiles qui sont éventuellement brisées sont à remplacer.
L’étanchéité de la gouttière et de la toiture doit être impeccable, et on peut aisément le vérifier en versant sur la toiture et dans la gouttière quelques litres d’eau.
Il est préférable de poursuivre les travaux seulement 48 heures après, de sorte à permettre aux joints et aux matériaux de réparation de bien sécher.
Vérifier l’état de la charpente
Les charpentes métalliques sont plutôt durables et ne posent pas souvent de problème. Par contre, les charpentes de bois peuvent être attaquées par des insectes rongeurs et s’effondrer au moment où l’on s’y attend le moins.
La présence de poudre de bois, de petits trous dans les poutres et le changement de couleur du bois sont des signes d’infestation. S’il s’agit d’une infestation légère (une seule zone est atteinte), on peut facilement y remédier en injectant un insecticide spécifique dans le bois.
Mais si l’attaque est généralisée et que plus du tiers de la charpente est atteint, il faudra faire appel à un spécialiste pour un traitement curatif de haute efficacité… Et il ne faudra pas oublier les traitements habituels de longévité du bois (vernissage, traitement hydrofuge ou ignifuge).
Par ailleurs, il faudra remplacer toutes les poutres et les poutrelles qui sont abîmées ou qui menacent de s’effondrer. Après les traitements et les réparations, il faudra aérer la charpente autant que possible et attendre pendant une dizaine de jours que les produits fassent effet. Ce n’est qu’après cette période qu’on pourra lancer les travaux d’isolation sous toiture.
Choisir le matériau isolant à poser sous sa toiture
Plusieurs isolants peuvent être utilisés pour l’isolation sous toiture. On peut opter pour de la laine de roche ou de verre, pour des fibres de bois ou pour du chanvre.
Toutefois, il faut veiller à respecter les normes en matière de résistance thermique. En général, les fibres de bois et les laines minérales ont une résistance thermique supérieure ou égale à 5 pour une épaisseur de 16 à 20 cm.
Or, pour de meilleurs résultats, il faut que la résistance thermique soit proche de 8, ce qui équivaut à une épaisseur de 25 à 30 cm.
La solution généralement adoptée est de superposer 2 couches d’isolant. Les matériaux isolants sont vendus sous la forme de rouleaux ou de panneaux qu’il est facile de découper et d’agencer.
Cas particulier d’une isolation effectuée avec un écran sous toiture
L’écran sous toiture est un film de protection qui est entreposé entre les chevrons, et directement sous la toiture. Son rôle principalement est de protéger le logis et la charpente de tous les risques d’infiltration lorsque la toiture est endommagée.
Il en existe 3 catégories : les écrans sous toiture HPV (Haute perméabilité à la vapeur), les écrans sous toiture bitumeux et les écrans sous toiture réfléchissants (ils ont la capacité de réfléchir les rayons infrarouges).
Cependant, l’écran sous toiture est également un bon d’isolant. Dans certains cas, on peut s’en contenter pour isoler sa toiture par dessous, mais dans d’autres, il sera obligatoire d’ajouter à l’écran sous toiture un isolant classique comme la laine de verre.
Quel type d’écran sous toiture choisir ?
Le choix de l’écran sous toiture se fait en fonction du type de toiture dont on dispose.
Pour une toiture simple, sans trop de pentes, mais en dessous de laquelle il y a souvent de la vapeur d’eau, il vaut mieux installer un écran sous toiture de type HPV. Ainsi, la vapeur intérieure le traversera et se dissipera, mais celle de l’extérieur ne pourra point pénétrer.
L’écran sous toiture bitumeux est plus lourd que l’écran de type HPV, mais il offre également une protection solide. Il est à privilégier pour les toitures pesantes.
Enfin, l’écran sous toiture réfléchissant est parfaitement adapté aux combles aménagés. Sa capacité à refléter les rayons infrarouges lui permet d’offrir une très bonne isolation en hiver comme en été.
Note : Pour poser les écrans de toiture, il est obligatoire d’enlever la couverture de la toiture. C’est pourquoi les écrans de toiture ne sont posés que dans les maisons neuves, ou alors dans un bâti dont on renouvelle la toiture.
En outre, il est indispensable, pour la ventilation, de prévoir une lame d’air de 2 cm entre l’écran sous toiture et la toiture elle-même quand on pose un écran bitumeux ou réfléchissant (l’écran HPV ne nécessite pas de telles précautions à cause de ses propriétés).
Combien coûte l’écran sous toiture ?
Selon le type d’écran sous toiture choisi et selon la marque, le prix de l’écran sous toiture varie entre 0,80 et 20 euros le mètre carré.
Il est préférable de laisser le soin du choix de l’écran sous toiture au professionnel qui fera la pose, en veillant toutefois à ce qu’il ne prenne pas un produit d’entrée de gamme.
Les écrans sous toiture d’entrée de gamme sont très peu résistants, et pour une isolation correcte et durable, il vaut mieux opter pour un écran qui pourra tenir longtemps.
Coût de la pose professionnelle d’un isolant sous toiture
Dans la technique de pose présentée ci-dessus, il n’est pas fait mention des outils à utiliser et des fournitures. En dehors de l’isolant, il faudra se procurer des joints, des suspentes, des vis…
Tout ce matériel peut être acheté pour un forfait de 100 à 150 euros au maximum (cela dépend bien sûr de la surface à couvrir).
Par contre, dans le cas d’une pose professionnelle d’une isolation sous toiture, l’artisan se charge d’apporter tous les accessoires nécessaires en plus de l’isolant, pour un tarif moyen de 50 euros le mètre carré.
Puisque la pose en elle-même ne coûte pas trop cher, on peut faire appel à un professionnel si la sous toiture est un peu complexe (pente trop inclinée, aménagement de gros œuvre). Sinon, pour une pente réduite, on peut économiser quelques euros et s’en charger soi-même.
Coût des matériaux isolants utilisables pour l’isolation sous toiture
A titre indicatif, voici les prix moyens des isolants naturels et minéraux couramment utilisés pour les combles ou la toiture.
Les tarifs sont donnés pour 1 mètre carré d’isolant et pour une épaisseur moyenne de 20 cm.
- La laine de verre est vendue à 10,50 euros
- La laine de roche est vendue à 13,01 euros
- Le chanvre est vendu à 26,56 euros
- La laine de mouton est vendue à 30,80 euros
- La laine de bois est vendue à 34,56 euros
- L’ouate de cellulose est vendue à 35,90 euros
- Le liège expansé est vendu à 50,44 euros
La pose de l’isolant sous toiture : techniques et conseils pratiques
La première couche d’isolant se pose entre des chevrons, le long des rampants, depuis le bas jusqu’au faîtage. La taille de l’isolant doit dépasser celle de l’intervalle entre les chevrons de 1 ou 2 cm pour que la protection soit complète.
Chaque morceau sera calé dans un intervalle par simple compression. Cependant, il faudra laisser 2 ou 3 cm libres entre l’isolant et le matériau de la toiture pour permettre la ventilation de cette dernière.
La 2e couche d’isolant se pose perpendiculairement à la première. Elle peut être soutenue par un réseau de suspentes (ossature métallique) qu’on doit fixer aux chevrons avant la pose de la première couche. Les morceaux d’isolant sont à poser les uns après les autres avec des joints pour assurer la continuité de l’isolation.
Enfin, pour terminer, on peut mettre le matériau de finition (un revêtement choisi au choix pour que l’isolant ne soit pas visible à l’œil nu).
Note : Si l’isolant choisi est un isolant naturel, il faut mettre entre celui-ci et le matériau de finition un film protecteur contre l’humidité appelé frein-vapeur. On en trouve dans les commerces à un prix allant de 3 à 4 euros le mètre carré. Toutefois, il n’est guère indispensable pour les isolants minéraux comme la laine de roche, car ceux-ci sont parfaitement étanches.